Corée du Sud
2021 89 mins
V.O. coréenne
Sous-titres : anglais
Chorokbam… «La nuit verte.» La nuit de l’envie. Ou peut-être du destin? Un garde de nuit découvre un chat mort pendu par le cou pendant son quart de travail. Il est frappé par ce mauvais présage, qui menace de faire s'effondrer sa vie familiale. Sa femme surmenée arrive au bout du rouleau et son fils, travailleur social, peine à joindre les deux bouts. Puis, comme s’il s’agissait d’une malédiction ou d’un événement prédéterminé, la mort d’un parent fait ressurgir des secrets de famille enfouis.
Lauréat du CGV Arthouse Award au dernier Festival international de film de Busan, CHOROKBAM est le premier film de Yoon Seo-jin, que l’on peut mieux décrire comme un film d’horreur existentiel. Doté d’une mise en scène patiente qui rappelle celle de grands cinéastes tels que Tsai Ming-liang et Roy Andersson, voici un film sur la métamorphose de la vie d’une famille ordinaire en injustice aux proportions presque cosmiques. Parabole d’une classe moyenne en voie de disparition ou simple vision cathartique de l’apocalypse en miniature, le tour de force de Yoon est imprégné d’une atmosphère d’effroi inquiétante qui forme une puissante représentation visuelle de l’anxiété, du chagrin et de la dépression qui en viennent à imprégner et anéantir notre vision du monde. Et pourtant, il s’agit d’un rare film macabre qui réussit aussi à être d’une beauté bouleversante, chaque image une expérience édifiante pour ceux qui sont prêts à plonger dans sa noirceur. – Traduction: Stéphanie Cusson