Première Canadienne
Camera Lucida

We Might as Well Be Dead

Réalisé par Natalia Sinelnikova

En présence de la réalisatrice, Natalia Sinelnikova.

Crédits  

Selection officielle

Berlinale 2022
Festival du film de Tribeca 2022

Réalisateur

Natalia Sinelnikova

Producteur exécutif

Julia Wagner

Producteur

Julia Wagner

Scénario

Viktor Gallandi, Natalia Sinelnikova

Interprètes

Pola Geiger, Ioana Iacob, Moritz Jahn, Jörg Schüttauf, Susanne Wuest

Direction de la photographie

Jan Mayntz

Conception sonore

Michael Kondaurow, Colin Shaw

Musique

Michael Kondaurow, Maxi Menot

Montage

Evelyn Rack

Effets Spéciaux

Johannes Blech

contact

Fortissimo Films

Allemagne, Roumanie 2022 94 mins V.O. allemande/polonais Sous-titres : anglais
Genre Drame

Suant à grosses gouttes, les yeux cernés, armes au poing, et pourtant bien vêtus, deux parents traversent en hâte la campagne allemande avec leur jeune enfant. Leur destination semble être un gratte-ciel isolé que l’on aperçoit dans le lointain. Si leur entrevue se déroule bien, ils obtiendront un appartement dans ce petit paradis. Anna (Ioana Iacob) a l’habitude d’accueillir des nouveaux : non seulement est-elle responsable de la sécurité de l’immeuble, mais elle cumule aussi les fonctions de guide et de météorologue. Dans cette communauté parfaitement bien rodée, il va sans dire qu’on apprécie beaucoup ses services. Or, Anna se retrouve bientôt face à un imbroglio : sa fille refuse de quitter la salle de bain, convaincue d’être possédée par un mal ancestral. Puis, la disparition soudaine d’un chien suscite une panique générale dans l’édifice…

Posséder une propriété et s’intégrer socialement — quel enfer! WE MIGHT AS WELL BE DEAD, premier long métrage de Natalia Sinelnikova, pousse à l’extrême cette assertion. Les tours d’ivoire ballardiennes, c’est connu, représentent la lutte des classes, et pourtant... Ici, le vécu de la réalisatrice dans un contexte européen antisémite et xénophobe éclaire la dystopie sous un angle nouveau. Projet de fin d'études déposé à l’école de cinéma de Babelsberg (!), voici une étude de personnage qui démontre comment le fascisme ordinaire gagne de plus en plus de terrain. On a pu voir Ioana Iacob dans l'oeuvre de Radu Jude (qui se penche sur la complicité de la Roumanie dans l’Holocauste). Ici, elle livre une performance tout simplement magistrale. WE MIGHT AS WELL BE DEAD capture à merveille l'air du temps: un sentiment de terreur à la fois familier et pertinent. – Traduction: David Pellerin