États-Unis
2022 62 mins
V.O. - Sans dialogue
“A bewitching ode to the night owl and quietly energizing artistic expression”
- Rory O’Connor, THE FILM STAGE Un épi de maïs couvert de boue, un magnétophone qui s’étend hors d’une fenêtre, une voiture en panne et puis l’appel de la nuit, auquel répond le son de patins à roulettes fixés à des Converse. Ailleurs, un jeu de batterie se tait, un train siffle et une voiture de police patrouille, projetant sa lumière hostile sur des espaces de vie vides et des salles de trophées. Au fur et à mesure que nous observons les habitudes nocturnes de divers protagonistes invisibles, une impression de temps et de lieu s’insinue, puis s’articule autour d’échos de slashers et de films pour adolescents des années 1980; de feuilletons familiers et de lointains souvenirs d’enfance. Des fragments d’Americana font naître une rencontre sous le clair de lune.
Atmosphérique, envoûtant et méditatif, le film expérimental
HAPPER'S COMET confirme que Tyler Taormina est l’un des cinéastes américains les plus audacieux du moment. Après
HAM ON RYE, film tordu de 2019 portant sur le passage à l’âge adulte, cette nouvelle expérience compacte de 60-quelques minutes voit le cinéaste revenir dans sa ville natale de Long Island, dans un décor de banlieue qui lui est propre, avec une production intime réalisée au plus creux de la pandémie de COVID-19:
HAPPER’S COMET, une mosaïque sombre et inquiétante dont la distribution et l’équipe est composée d’amis et de membres de la famille. Il s’agit d’une évocation remarquable et ingénieuse d’un sentiment de solitude nocturne, d’incertitude, de dérive teintée d’espoir: un état d’esprit bien particulier. Qu’il y soit question d’évoquer l’interminable pandémie ou encore briser les attentes que nous avons du cinéma est libre à vous. Reste un film qui atteint ce que nous devrions espérer du 7e art : transformer le banal et le familier en une expérience hors de ce monde.
– Traduction: Stéphanie Cusson