Québec
2021 137 mins
V.O. française
Sous-titres : anglais
Dans son plus récent long métrage, Denis Côté (VIC + FLO ONT VU UN OURS) explore ce qui relie la sexualité aux traumatismes, à travers un drame intimiste et transgressif. Loin de la frénésie de la ville, trois femmes — Léonie (Larissa Corriveau), Eugénie (Laure Giappiconi) et Geisha (Aude Mathieu) — sont traitées pour leur « hypersexualité ». Dans un joli chalet près d’un lac, elles souhaitent trouver la guérison avec l’aide d’une thérapeute qui s’exprime doucement, Octavia (Anne Ratte-Polle), et d’un travailleur social intransigeant, Sami (Samir Guesmi). Tourné sur pellicule, caméra à l’épaule, le film de Côté nous plonge dans un monde de plaisirs, de cauchemars et de fantasmes, hors du temps, où la frontière entre la réalité et l’imagination s'estompe.
Bien que s’apparentant superficiellement à ces fantaisies ensoleillées mettant en scène des femmes hypersexualisées (un sous-genre de cinéma érotique très prisé), UN ÉTÉ COMME ÇA évite les jugements répressifs sur les comportements sexuels des personnages. À l’écart de la vie quotidienne, dans le cadre de laquelle elles utilisent habituellement le sexe pour parvenir à endurer une société anxiogène, les femmes s’ouvrent et s’égarent. L’intensité et l’ambiguïté des quatre performances centrales compliquent toute lecture facile ou dogmatique du rapport entre le désir et la douleur. Est-il normal de se sentir malade au sein d’une culture débordant de maladie littérale et spirituelle? Particulièrement pertinent dans un monde post-COVID, UN ÉTÉ COMME ÇA est une œuvre empreinte de solitude qui capture l’incertitude conflictuelle caractérisant les tentatives de reconnecter les aspects physiques et sociaux de l’existence. – Traduction: Kevin Laforest