Corée du Sud
2022 62 mins
V.O. coréenne
Sous-titres : anglais
Moisissures et champignons ont longtemps été classifiés comme de simples sous-espèces végétales, mais depuis quelques années, la communauté scientifique réalise à quel point les champignons sont omniprésents, sophistiqués, et quasi indestructibles. Ce sont les maîtres absolus de notre planète, d’une certaine façon. Dans son premier long métrage intitulé THE FIFTH THORACIC VERTEBRA, le cinéaste sud-coréen Park Syeyoung raconte l’histoire de la moisissure sur le matelas d’un couple, après une rupture. Lentement, cette chose prolifère, pour enfin devenir une créature qui s’approprie les vertèbres des dormeurs. Structuré autour du compte à rebours précédant une mystérieuse « naissance », le film capture parfaitement bien la nostalgie d’un jeune amour perdu, ainsi que le désespoir effroyable qui découle d’un pareil sentiment d’abandon. C’est un récit empreint d’une profonde convoitise, et d’une solitude encore plus écrasante.
Film de monstre unique en son genre, THE FIFTH THORACIC VERTEBRA se plaît à faire évoluer sous nos yeux, dans un style doucement romantique, une nouvelle forme de vie on ne peut plus insolite. L’univers de sons et de textures signale en effet qu’il ne s’agit pas là du point de vue d’un être humain. Progressivement, notre moisissure gagne toute la surface de son tragique matelas, se libérant ensuite du support rembourré qui l’a vu naître. Voici le commencement d’une ère nouvelle, car l’humanité, tout compte fait, n’a que peu de contrôle sur sa propre existence — et sur la planète elle-même. Park Syeyoung réussit son entrée sur la scène internationale en faisant montre d’un talent très prometteur. Avec son identité visuelle électrique et sa trame sonore onirique, THE FIFTH THORACIC VERTEBRA nous propose une perspective tendrement différente sur ce qui importe le plus : l’amour (et la moisissure). – Traduction: David Pellerin