États-Unis
2022 96 mins
V.O. anglaise
Sous-titres : anglais
«Brillante ironiste, Kramer disloque de façon spectaculaire l’axe sexe/genre/désir»
- Olivier Thibodeau, PANORAMA-CINÉMA “Kramer sketches out a feverish queer manifesto on gender that feels both novel and familiar... an ebullient, campy thrill ride”
- Olivier Thibodeau, PANORAMA-CINÉMADans une version fantasmagorique du début des années 1960, les jeunes mariés Suze (Andrea Riseborough,
MANDY) et Arthur (Harry Melling,
THE QUEEN’S GAMBIT) forment un couple beatnik impeccable. Fiers bohèmes du Lower East Side, ils naviguent la vie avec la certitude de leurs convictions, jusqu’au jour où ils sont témoins d’un horrible meurtre commis par les Young Gents, un gang de motards vêtus de cuir qui terrorisent le quartier avec leurs canifs et qui défient fièrement les normes de genre. Cette rencontre ravive des émotions refoulées dans la dynamique du couple, encourageant Suze et Arthur (qui à un moment se demande : « C’est quoi, en réalité, un homme? ») à remettre en question leur sexualité et leur relation.
Mettant également en vedette Karl Glusman (
THE NEON DEMON) ainsi que Demi Moore (
GHOST) dans le rôle de l’exigeante et mystérieuse voisine du haut,
PLEASE, BABY PLEASE marque une avancée importante dans le cinéma gender-bending de Amanda Kramer. Complémentaire à
GIVE ME PITY! (aussi au festival cette année) et à sa mise en scène des émissions de variétés performatives des années 1970,
PLEASE, BABY PLEASE apparaît comme une agréable mise à jour des univers queer de James Bidgood (
PINK NARCISSUS), Kenneth Anger (
SCORPIO RISING) et John Waters (
CRY-BABY). Malgré tout, la superposition d’artifices et l’éclatement des normes sociales demeurent ici propres à Kramer, au fil d’un film rythmé, chorégraphié et soigneusement écrit comme pour la scène. Les bleus et les roses foncés forment un éclairage théâtral hypnotisant et font ressortir les costumes; les décors angulaires confondent par leur caractère artificiel et délimitent les frontières d'un monde destiné à s'effondrer sous ses propres normes. Tel est le but du projet subversif de Kramer. – Traduction:
Stéphanie Cusson