Chine
2021 88 mins
V.O. chinoise
Sous-titres : anglais
Un blizzard est sur le point d’atteindre le plateau tibétain. Sangyue (Jinpa, pilier du cinéma tibétain), un garde forestier désemparé, se réveille la tête dans la ouate et l’air maussade après une nuit d’ivresse. Désorienté, il commence à transcrire ses rêves dans le journal de bord de la cabane lorsqu’un homme ensanglanté (Wang Zheng) fait irruption en prétendant être un garde forestier sur la piste d’un braconnier. Sceptique, Sangyue suspecte l’homme d’être le braconnier qui aurait causé tant de problèmes dans les environs… mais doute aussi de ses propres sens engourdis. Kunbo (Kunde), son compagnon de beuverie de la veille, arrive avec d’autres nouvelles contradictoires, puis est rejoint par un quatrième homme, armé, qui prétend être un flic. Et qu’en est-il du cerf fantôme dans l’embrasure de la porte? Mais qui sont réellement tous ces gens?
Le remarquable premier long métrage de Jingme Trinley, produit par le maître tibétain de la nouvelle vague (et père de Trinley), Pema Tseden (JINPA, BALLOON), se déroule avec une précision à couper le souffle, comme une version tibétaine de THE HATEFUL EIGHT. Mais là où les huis clos, les trahisons et les “Mexican stand-offs” de Tarantino sont généralement des affaires où l’on parle beaucoup et de manière désobligée, le film de Trinley est une expérience désorientante, vaporeuse, voire onirique, qui est portée par une bande sonore dissonante, une mise en scène anguleuse et un ton énigmatique qui correspondent parfaitement à l’état d’esprit incertain de son protagoniste, un lion en cage. Ajoutez à cela un soupçon de surréalisme et de mysticisme, et l’on peut dire que le néo-western ONE AND FOUR est une expérience singulière et captivante; l’arrivée d’un talent rare de la région. – Traduction: Stéphanie Cusson