Inde
2021 97 mins
V.O. anglaise/hindi
Sous-titres : anglais
Rani habite à la campagne avec son mari souffrant et sa belle-famille un peu manipulatrice. Seule gardienne d’une usine désaffectée située non loin du village, elle gagne un salaire de misère. Un jour, en arrivant sur son lieu de travail, elle rencontre deux entrepreneurs ambitieux, ainsi que leur client potentiel plutôt impatient. Tous trois ont roulé jusqu’à ce site abandonné afin de procéder à l’essai d’une supposée machine à remonter le temps. Ils réussiront d’ailleurs à convaincre Rani de se porter volontaire pour cette expérience évidemment risquée. Par bonheur, la machine ne la renverra pas très loin dans le passé: à peine quelques minutes, et quelques mètres — mais cela suffira à créer des complications, puisque Rani se retrouvera nez à nez avec elle-même…
Ce premier long métrage de Rajaram Rajendran n’essaie pas d’expliquer logiquement le voyage dans le temps, et c’est sans doute mieux ainsi. Dès que l’on tente de comprendre cette sorte de technologie, on attrape la migraine, et la situation familiale de Rani lui occasionne déjà bien assez de maux de tête. Lieu de tournage central, l’usine désaffectée joue en faveur du film, tout comme la petite distribution et le modeste budget qui font de RANI RANI RANI un récit élégant, voire épuré. Tannishtha Chatterjee, qui interprète le rôle-titre, a précédemment tenu la vedette dans BRICK LANE, ANGRY INDIAN GODDESSES et dans le SIDDHARTH de Richie Mehta. La distribution compte aussi Asif Basra (OUTSOURCED), qui nous a quittés depuis. Rajendran signe une œuvre de science-fiction maîtrisée, intelligente et sympathique, incluant l’analyse des divisions entre classes sociales en Inde, et une réflexion sur le passé qui se doit de demeurer inchangé. Le contraste avec une mégaproduction de Bollywood ne saurait être plus admirable, ni plus frappant. - Traduction: David Pellerin